Parole de Stéphane GONCALVES, Président du SNSPP des hautes-Pyrénées
1/ Les femmes chez les Sapeurs pompiers:
Un peu d’histoire…
– L’entrée des femmes dans les corps de sapeurs-pompiers volontaires ou professionnels a été rendue possible, explicitement, par le décret n° 76-1007 du 25 octobre 1976 qui ajoute à l’article 9 du décret du 7 mars 1953 un alinéa 1er
« Les corps de sapeurs-pompiers communaux peuvent être composés de personnels tant masculins que féminins. »
– La circulaire du 15 novembre 1976 (n° 76-524) rappelle cependant que la présence féminine en marge des corps de sapeurs-pompiers volontaires est antérieure:
« Des filles et des épouses de sapeurs-pompiers participent déjà au relevage et au transport des blessés de la route et interviennent parfois pour assurer le premier départ de véhicules de lutte contre l’incendie ».
Dans notre département , 1 sapeur-pompier sur 4 est une femme, soit 25%. Les femmes sont plus présentes chez les sapeurs-pompiers volontaires mais ce ratio femme/homme est plus bas dans les rangs des Sapeurs pompiers professionnels et d’officiers. A contrario, elles sont presque 50% dans les rang du SSSM et une forte majorité chez les PATS.
2/ L’intégration des femmes chez les sapeurs pompiers
Les femmes ont, bien sûr, toute leur place au sein de nos équipes, tant au niveau opérationnel qu’administratif. Et parler d’équité serait presque insultant pour elles. Parce que cela serait nier les différences qui font d’elles des femmes. L’essentiel, au fond, c’est qu’elles aient envie d’être pompier, parce qu’elles n’ont plus à prouver ce dont elles sont capables. Qu’elles aient envie de l’être, mais aussi qu’elles aient envie de le rester. Qu’elles n’aient pas peur de se tromper, de poser un genou à terre et d’être jugées. Qu’elles n’aient pas peur de monter en grade et de nous commander, nous, les hommes.
Alors bien sûr, aucun geste, ni aucune parole sexiste ne doit être toléré. Et nous avons tous notre part de responsabilité à ce niveau-là si, un jour, nous sommes témoin d’un acte de sexisme, nul besoin d’être syndiqué. Parce que ne rien dire, c’est malheureusement l’accepter.
3/ Nos axes d’amélioration:
Donner la parole aux femmes : qui, mieux qu’elles, peut nous dire ce qu’elles vivent au quotidien? Vivent-elles du harcèlement ou de la discrimination au sein de nos effectifs ? Se sentent-elles accompagnées lors d’une grossesse ou d’une reprise d’activité suite à un congé maternité et les informe-t-on de leurs droits? Ont-elles un interlocuteur neutre vers lequel elles peuvent se tourner si elles rencontrent des difficultés? Les différentes tenues d’intervention sont-elles adaptées pour elles? Se sentent-elles jugées par leurs homologues masculins dans l’ensemble de leurs missions? Tant de questions que l’on se doit de leur poser à elles, avant même de commencer à chercher un axe de travail. Parce que c’est leur parole qui montrera nos failles, qu’elles soient administratives, humaines ou organisationnelles.
« Ma revendication en tant que femme, c’est que ma différence soit prise en compte, que je ne sois pas contrainte de m’adapter au modèle masculin »
Simone Veil-