Dans le prolongement des portraits de femmes et des articles consacrés aux femmes sapeurs-pompiers du SDIS65 que nous vous proposons depuis 2 mois, nous abordons cette semaine le sujet du sexisme chez les sapeurs-pompiers.

Violences sexistes ou sexuelles.

REAGIR PEUT TOUT CHANGER : « VOUS DEVEZ ÊTRE LES ACTEURS DU RESPECT »

La politique en faveur des droits des femmes s’est imposée, en France, comme une politique de l’égalité entre les sexes. Il ne s’agit pas de reconnaître des droits spécifiques aux femmes mais, au contraire, de mettre fin aux discriminations dont elles sont victimes.

Alors que l’ampleur du mouvement #Metoo est considérable, la société et les pouvoirs publics mesurent l’ampleur du phénomène, tout aussi présent dans le monde du travail…et le monde du travail ça veut aussi dire nos casernes !

Mais quels sont ces comportements interdits par la loi qui constituent un crime ou un délit ?

Du sexisme ordinaire au harcèlement voire à l’agression sexuelle

Le sexisme peut prendre différentes formes. Ces comportements, conscients ou inconscients, sont fondés sur des stéréotypes de sexe.

Ils se traduisent par des actes apparemment anodins tels des plaisanteries, des gestes grossiers, des remarques déplacées ou des réflexions sexistes sur les moindres compétences des femmes.

Ils peuvent également donner lieu à des comportements plus graves, comme la discrimination fondée sur le sexe, le harcèlement sexuel, l’agression sexuelle ou le viol.

Depuis, la loi du 3 août 2018 a renforcé la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.

En effet, elle instaure l’outrage sexiste qui consiste à imposer à une personne un propos ou un comportement à connotation sexuelle ou sexiste qui lui porte préjudice et qui porte atteinte à sa dignité, en raison de son caractère dégradant ou humiliant, ou qui l’expose à une situation intimidante hostile ou offensante.

L’outrage sexiste peut prendre plusieurs formes. Il peut s’agir de propositions sexuelles, d’attitudes non verbales telles que des gestes imitant ou suggérant un acte sexuel, des sifflements ou bruitages obscènes, des commentaires dégradants sur l’attitude vestimentaire ou l’apparence physique de la victime ou bien une poursuite insistante dans la rue.

Pour de tels actes, la peine encourue est une contravention de 4e classe (jusqu’à 750 €) ou de 5e classe (jusqu’à 1 500 €).

Mais le champ d’application de l’outrage sexiste ne se limite pas à l’espace public. En effet, l’infraction sera constituée quel que soit son lieu de commission, qu’il s’agisse d’un lieu public tel que la rue, les transports en commun ou encore un établissement scolaire, ou d’un lieu privé, tel un espace de de travail. Les remises de nos CIS n’y échappent donc pas !

Les violences envers les femmes se manifestent également en ligne, notamment sur les réseaux sociaux : revenge porn, envois non désirés de contenus à caractère pornographique, actes de cyber-harcèlement de masse contre une personne en raison de son genre et/ou de son orientation sexuelle, etc… Ainsi, la loi du 3 août 2018 réprime pénalement ces formes de harcèlement dites « harcèlement par raids numériques » et « harcèlement de meute » de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende.

On parlera de harcèlement sexuel quand la victime est exposée à des propos répétés, offensants et humiliants à caractère sexuel qui portent atteinte à sa vie privée et qui ont pour conséquence de rendre insupportables ses conditions de travail, même si la victime n’a pas été directement visée.

Depuis la loi du 3 août 2018, Il peut s’agir aussi de propos ou comportements imposés à une même victime par plusieurs personnes, de manière concertée ou non, alors même que chacune de ces personnes n’a pas agi de façon répétée.

Le harcèlement sexuel peut consister en un harcèlement sexuel environnemental ou d’ambiance, où, sans être directement visée, la victime subit les provocations et blagues obscènes et vulgaires qui lui deviennent insupportables. Dans ce cas, la peine encourue est de 2 ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende.

Enfin, les attouchements sur les parties du corps considérées comme intimes et sexuelles (les seins, les cuisses, la bouche, les fesses et le sexe), commis avec violence, contrainte, menace ou surprise sont qualifiés d’agression sexuelle. Embrasser quelqu’un (fille ou garçon !!!) contre son gré peut donc exposer son auteur à une peine de 5 ans d’emprisonnement et 75 000€ d’amende.

Dans tous les cas, si vous êtes victime de violences sexistes ou sexuelles sur votre lieu d’activité, vous pouvez saisir votre employeur pour demander une protection et les sanctions contre la personne qui a commis les violences. Il s’agira d’un recours interne. Vous pouvez également porter plainte contre la personne qui a commis les faits, sachant qu’elle ne peut pas être refusée. Il s’agit de la voie pénale.

Enfin, si vous êtes témoin, vous pouvez soutenir la victime et témoigner lors des différents moments de la procédure. S’il est nécessaire de faire un signalement des violences dont vous êtes témoin, il est important de le faire en informant la victime, et si possible en accord avec elle.